Thibaut, chef d’orchestre de la viande chez Sodiporc
À la tête de l’approvisionnement en viande chez Sodiporc depuis près de dix ans, Thibaut Solanille veille chaque semaine à la bonne découpe de centaines de porcs issus d’élevages locaux. Ancien responsable d’abattoir, il conjugue aujourd’hui savoir-faire technique et responsabilités stratégiques dans une entreprise familiale en pleine modernisation.
Quel est votre parcours avant Sodiporc ?
Je m’appelle Thibaut, j’ai 38 ans. Avant de rejoindre Sodiporc en 2015, je dirigeais un abattoir à Ruffec. Quand le père d’Emmanuel Geoffroy a pris sa retraite, j’ai assuré certaines de ses missions avant d’intégrer définitivement l’entreprise familiale. Aujourd’hui, je suis en charge de l’approvisionnement en viande et de la maintenance des équipements.
En quoi consistent vos missions au quotidien ?
Je dirige le pôle viande, qui alimente en matière première principalement les deux autres unités de production : les produits élaborés crus et les produits cuits. Sans viande, rien ne peut démarrer en aval. Nous découpons environ 650 porcs par semaine, à une cadence de 50 porcs à l’heure. C’est un rythme soutenu, mais bien rodé.
D’où proviennent vos approvisionnements ?
Nous travaillons essentiellement avec du porc de Poitou-Charentes, via des groupements d’éleveurs partenaires comme celui de Cédric Geoffroy (frère d’Emmanuel, ndlr) pour les porcs au cahier des charges « Maître Cochon », et CAP 16 pour les porcs « Label Rouge du Limousin ». Cela nous garantit une traçabilité claire et une qualité constante, toutes deux essentielles pour notre exigence produit.
Que devient cette viande une fois découpée ?
Une partie part en découpe vrac - jambons, épaules, longes, poitrines - que nous vendons à des bouchers de proximité comme à des grandes surfaces. Le reste est utilisé pour nos produits transformés : chipolatas, saucisses, boudins, pâtés. Je veille personnellement au respect des cahiers des charges, notamment pour les viandes labellisées et certifiées comme le jambon de Bayonne, le Label Rouge du Limousin ou, plus récemment, le Label « Signé Nouvelle-Aquitaine ».
Comment se passe la découpe ?
Je supervise une équipe de 11 personnes, épaulée par trois tâcherons externes. Ils commencent par découper chaque demi-carcasse en quatre pièces élémentaires : épaule, jambon, longe et poitrine. Ensuite, chaque salarié Sodiporc prend le relais selon sa spécialité. Ce sont des experts, à la fois très polyvalents et ultra-spécialisés sur leur pièce. La cadence impose une grande rigueur.
Et la sécurité dans tout cela ?
Les règles sont très strictes. Équipements de protection individuelle obligatoires, gants et tabliers de maille, gants anti-coupure… Grâce à notre nouvelle unité de production, les conditions de travail ont été entièrement repensées. Tout a été revu pour plus d’ergonomie : nouveaux rails suspendus, tapis repensés, efforts physiques réduits. C’est à la fois plus sûr et plus confortable.
Qu’est-ce qui vous motive dans votre travail ?
J’ai un rôle clé : si l’approvisionnement ne suit pas, tout s’arrête. Ce niveau de responsabilité me plaît. Et puis, c’est une entreprise à taille humaine, avec des produits de qualité. Cette qualité commence dès l’élevage : des porcs bien nés, bien élevés, issus de chez nous.
Quels sont les projets à venir ?
Nous sommes en train d'informatiser la gestion de nos stocks. Cela passe par l'utilisation de postes de commandes tactiles et l'implication de tout le personnel.
Aujourd’hui, je dois faire physiquement le tour des chambres froides pour compter les pièces restantes. Demain, je pourrai visualiser ça en 3 secondes, depuis mon bureau, et ajuster les approvisionnements plus efficacement.
